Le mot du pasteur

Le mot du pasteur du mois de décembre

Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Matthieu 11,3

Chers frères et sœurs, nous voici dans la période de L’Avent qui signifie la venue. Avant la venue du Messie, le peuple est dans l’attente de la réalisation des promesses, dans l’espérance. Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement dans l’attente de la deuxième venue de Jésus dans la gloire, mais aussi de l’attente du Christ dans notre vie de tous les jours, de son apport dans notre existence, aujourd’hui.

Pourtant, la joie de l’attente peut basculer en une angoisse si on ne voit rien arriver. C’est ce qui arrive à Jean-Baptiste et il en est de même pour chacun de nous. En fait,  s’attendre à, porter son espoir ‘’celui qui vient’’ doit être bien circonscrit sinon il peut y avoir des dégâts difficile à réparer, une crise que seul le Messie peut remédier.

Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? La question de Jean trahi une crise existentielle. Jean s’interroge sur l’identité de Jésus, qui conditionne la sienne. En fait, ‘’celui qui vient’’ est précédé par ‘’celui qui prépare son chemin’’. La voix de Jean s’était fait entendre dans le désert selon la prophétie d’Esaïe pour annoncer la venue du Messie et maintenant, c’est du fond d’une prison.

Et, Quand on lit son message dans les évangiles profondément, on y voit Jean apparaitre comme un agent commercial : il est en mode marketing. Il faut dire que c’est dès le ventre de sa mère que Jean explose d’allégresse pour Jésus et du coup, il l’expose, le met en vue, en exergue.  C’est avec cette joie que Jean porte très haut sa voix pour faire éloge de l’identité de Jésus :

L’expression l’agneau de Dieu, reprises deux fois, ne sous-entend pas uniquement le sacrifice que sera Jésus à la croix. Elle souligne fortement la manière douce, humble et non forte par laquelle Jésus apportera le salut de Dieu. Et c’est là que le bât blesse ! Car, Jean passe les pires moments de sa vie, ce qui  obscurcit sa vue intérieure et il a besoin d’être éclairé. Sa voix se fait entendre dans la prison d’Hérode d’où il ne se fait pas d’illusion sur ce qui l’attend et ne désire pas se faire attendre.

Jean ne témoigne plus mais questionne ;  il ne fait plus d’éloge mais interroge parce qu’il entend parler des œuvres Jésus mais tout cela semble ne pas avoir d’impact dans sa condition de vie présente. La voix de Jean ne sonne pas comme un coup de gueule, sa voix clame parce qu’il lui semble que sa souffrance n‘est pas ressenti par celui qu’on attendait et qui n’est pas touché dans son cœur concernant sa situation existentielle. Pour lui comme pour, ce n’est pas pour vivre notre condition humaine le Seigneur est venu dans un corps d’humain  mais aussi pour nous soulager de ce poids qui nous pèse, qui nous écrase !

C’est pourquoi, au lieu de continuer à attendre, la voix de Jean se entendre du fond de sa prison : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-NOUS en attendre un autre ? ». Voilà un questionnement qui en dit long et une problématique qui révèle l’état d’âme  notre et qui traduit notre faiblesse.

Je souligne ce NOUS pour dire que Jean n’avait pas à s’attendre au même traitement que le peuple parce qu’il a été pris du peuple pour une cause et une destinée divine. En fait, il a été mis à part par Dieu dès le sein de sa mère pour cette mission et consacré pour ce temps spécial.  D’ailleurs, dans son allégeance au Seigneur, il a déclaré faire un pas de côté et laisser toute la place à Jésus !

Pour éclairer sa lanterne, Jésus lui envoie une réponse à la fois adéquate et prophétique.

Matt. 11, 4 Jésus leur répondit : Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : 5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !

  1. Jésus renvoie Jean à une meilleure lecture de l’Écriture relative au programme qu’il a annoncé et qui est en pleine réalisation, maintenant. Il ne s’agit pas seulement du texte mais aussi des faits : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.
  2. Remarquez le mandat de Jésus : Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez. Jésus fait appel envoie les émissaire de Jean pour lui annoncer l’évangile que lui-même témoignait et dans le même perspective.
  3. Jésus clos sa réponse avec une béatitude : heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute.

Le bonheur de Jean, c’est de ne pas baisser sa garde à cause des choix de Jésus, de ses réalisations. Jésus ne s’arrêter pas non plus là. Au lieu ne juge Jean, il fait éloge de lui en ponctuant 4 caractérisés insoupçonnés de son  identité :       1) Jean n’est un roseau agité (v.7), c’est donc un homme constant, bien résolu dans son caractère ;

  • Jean n’est pas un homme vêtu d’d’habit précieux (v.7), ce n’est pas un homme qui vit de manière intéressé,  à la recherche du confort matériel et du pouvoir.
  • Jean est un prophète d’une très haute estime. Il est le message du Messie, envoyé devant lui pour préparer son chemin.
  • Jean est le plus grand homme né d’une femme, bien que le plus petit dans le royaume de Dieu soit plus grand que lui.

Frères et sœurs, beaucoup de ce qu’on attendait de la part de Dieu semble ne pas être ‘’réalisé’’. Quel est alors notre ressenti par rapport à cette situation ? Il ne faudrait laisser le doute s’installer dans nos cœurs.  Il nous faut, comme Jean, interrogé, questionner la personne la plus approprié pour nous répondre quant à la venue de Jésus dans notre aujourd’hui.

En cette fin de l’année, trouvez dans cette exhortation la flamme qui va rallumer  notre foi :

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